Résumé de la communication du Dr Pascal Mourtialon lors des journées d’Uro-gynécologiques

Gestion de la douleur dans l’endométriose

L’endométriose touche un peu moins de 10% des femmes. Les symptômes principaux de l’endométriose sont la douleur et l’infertilité. Afin de bien prendre en charge la douleur, il faut savoir l’évaluer. Une échelle visuelle analogique ou une échelle numérique sont des outils simples et à la portée de tous pour évaluer l’efficacité d’une thérapeutique. Par exemple un score de douleur pendant les règles passant de 8/10 à 2/10 sous traitement permet d’objectiver l’efficacité de ce dernier. Pour être plus précis dans l’analyse, des échelles de qualité de vie ont été développées. Il existe nombre d’échelle dite généraliste (exemple MOS-SF 36) et d’autres plus spécifiques ont été développées pour l’endométriose. L’EHP 30 (Endometriosis Health Profil) est très utilisé dans les études scientifiques, mais moins en pratique courante du fait de sa longueur et de la lourdeur d’application en consultation. Une version courte de 11 questions a été développée, l’EHP 5. Elle permet une évaluation rapide de l’impact des symptômes liés à l’endométriose sur la vie quotidienne des patientes qui en souffrent. Au dela de la prise en charge médicamenteuse et ou chirurgicale, des alternatives doivent être proposées aux patientes. L’ alimentation est une variable facilement modifiable. Les patientes ont très bien saisies le rôle de l’alimentation et des régimes dits ”anti-endométriose fleurissent sur le net. Le régime ‘ENDODIET’ est actuellement  assez couru. Certains aliments ont un effet pro-inflammatoire et activent les mécanismes du stress oxydatif cellulaire et augmentent les phénomènes douloureux. Le régime sans gluten, très en vogue aurait un effet bénéfiques sur les douleurs d’endométriose alors que des études récentes pointent un effet délétère sur le plan cardiovasculaire pour les patientes non réellement allergique (Maladie Coeliaque) . Il nous semble important de surveiller ces données afin d’aider au mieux les patientes et d’éviter qu’elles ne tombent dans le piège d’une diéte au final délétère sur leur état de santé global. La pratique sportive et le Yoga doivent être encouragées. L’acupuncture, les massages, la sophrologie, l’hypnose semblent aider les patientes. Une attention toute par particulière doit être apportée à la psychologie de ces patientes chez qui la douleur chronique peut entrainer de véritable syndrome dépressif. Les groupes de paroles et le soutient psychologique ont toute leur place. L’évaluation de la douleur endométriosique peut s’appuyer sur des questionnaires de qualité de vie standardisés permettant de suivre l’évolution de la maladie au cours du temps et l’effet objectif des thérapeutiques mises en oeuvre. En complément des médicaments et des approches médicales, les thérapies dites alternatives doivent êtres connues et mise oeuvre chez ces patientes afin de les aider à reprendre le contrôle de leur maladie.

Patrick Mourtialon

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